Les crèches vont pouvoir embaucher des personnes non-qualifiées pour faire face à la pénurie de personnel

Dès le 31 août, les crèches pourront embaucher des personnes sans les qualifications requises jusqu’à présent.
Dès le 31 août, les crèches pourront embaucher des personnes sans les qualifications requises jusqu’à présent. - Photo d’illustration - Unsplash

Des personnes non formées à la petite enfance pourront bientôt, « à titre exceptionnel  », être embauchées dans des crèches. Un arrêté paru au Journal officiel le 4 août modifie la réglementation actuelle dans le secteur de la petite enfance.

Le texte, qui doit entrer en vigueur le 31 août, vise à atténuer la pénurie de personnel à laquelle sont confrontées de nombreuses crèches. Selon une étude de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) menée début juillet auprès de 8 000 structures, 48,6 % se disaient en manque d’effectifs.

Des dérogations « à titre exceptionnel »

Dans l’article 2 de ce texte, il est indiqué que « des dérogations aux conditions de diplôme ou d’expérience peuvent être accordées en faveur d’autres personnes, en considération de leur formation, leurs expériences professionnelles passées, notamment auprès d’enfants, leur motivation à participer au développement de l’enfant au sein d’une équipe de professionnels de la petite enfance et de leur capacité à s’adapter à un nouvel environnement professionnel  ».

Les personnes nouvellement embauchées bénéficieront alors d’un « parcours d’intégration ». Il s’agit d’un accompagnement dans l’emploi pendant leurs 120 premières heures d’exercice. Le texte précise qu’une seule personne à la fois peut bénéficier de ce parcours d’intégration.

« L’absence totale de reconnaissance de nos métiers »

La publication de cet arrêté n’a pas manqué de faire réagir le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (Snppe). « Nous le constatons hélas trop souvent, les mesures ‘à titre exceptionnel’ deviennent ensuite des mesures permanentes », écrit le syndicat dans un communiqué.

Le Snppe dénonce également la « braderie de nos formations organisées par le gouvernement », citant les 120 heures nécessaires pour pouvoir ensuite « travailler hors de la présence des professionnels ».

« Ces mesures illustrent encore et toujours l’absence totale de reconnaissance de nos métiers et des formations qu’il faut valider pour travailler en crèche », conclut le syndicat.