Variole du singe : face à une épidémie incontrôlée, François Braun annonce l’ouverture d’un centre de vaccination

Après l’alerte lancée par l’OMS, le ministre de la Santé a annoncé l’ouverture un centre de vaccination contre la variole du singe mardi 26 juillet.
Après l’alerte lancée par l’OMS, le ministre de la Santé a annoncé l’ouverture un centre de vaccination contre la variole du singe mardi 26 juillet. - Photo d’illustration - Pexels

Apparue il y a bientôt trois mois, la variole du signe inquiète les autorités sanitaires. François Braun, le ministre de la santé, a annoncé l’ouverture d’un vaccinodrome à Paris dès mardi 26 juillet. Il indique que les étudiants en médecine sont autorisés par un décret à venir vacciner contre la variole du singe.

Depuis le premier cas détecté au Royaume-Uni au début du mois de mai, plus de 17 000 personnes ont été contaminées par le virus « Monkeypox », dont 1 700 en France. Selon Santé Publique France, plus de la moitié des cas recensés la semaine dernière se trouvaient en Ile-de-France.

La vaccination contre la variole du singe est ouverte depuis le vendredi 8 juillet à toutes les personnes les plus à risque de contracter la maladie – les HSH (les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), les personnes trans, les multipartenaires, les personnes en situation de prostitution et les personnels exerçant dans des lieux de consommation sexuelle.

Après l’ouverture de la campagne vaccinale début juillet, les créneaux avaient été pris d’assaut et ont été rapidement saturés, « faute de doses disponibles », déplore l’association Aides. L’ouverture d’un centre de vaccination doit alors permettre une meilleure accessibilité aux vaccins.

Un test remboursé par l’Assurance maladie

Saisie par le ministère de la Santé, la Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert lundi pour le remboursement des tests par l’Assurance maladie. Elle indique que ce diagnostic ne doit survenir qu’en « cas de doute persistant après examen clinique  ».

« Le recours à ce type de test se limite ainsi aux « cas suspects » et « cas possibles », tels que définis par Santé Publique France et n’est pas nécessaire en l’absence de symptômes », précise la HAS dans un communiqué.

Une urgence de portée internationale

Cette décision fait suite à l’alerte donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), samedi 23 juillet. « J’ai décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) pour la variole du singe  », avait alors déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le patron de l’organisation. Il s’agit du plus haut niveau d’alerte existant – lancé en janvier 2020 à propos du Covid-19 alors que 12 000 personnes étaient contaminées.

Pour expliquer cette alerte maximale, le directeur général explique que « nous sommes en présence d’une épidémie qui s’est propagée rapidement dans le monde entier, par de nouveaux modes de transmission dont nous ne savons pas grand-chose ».

Le lancement de cette alerte devrait permettre une réponse coordonnée et internationale à cette nouvelle épidémie. À l’heure actuelle, « cette flambée est concentrée parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples, ce qui veut dire qu’elle peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans le bon groupe », a expliqué le Dr Tedros. Il met par ailleurs en garde contre toute discrimination et stigmatisation des malades, qui « peuvent être aussi dangereuses que n’importe quel virus ».

Transmission et symptômes

Si la variole du singe est d’abord un virus transmis de l’animal à l’Homme, celui-ci se propage désormais entre les humains en cas de contact direct, par les muqueuses, les fluides corporels et les lésions cutanées, ou par contact prolongé en face-à-face par des gouttelettes respiratoires.

La transmission peut également survenir à travers des surfaces ou des objets contaminés. Cela peut être des draps, des vêtements, du linge de bain ou de la vaisselle.

Le monkeypox, dont l’incubation est de 5 à 21 jours, se manifeste d’abord par de la fièvre, des douleurs musculaires, une inflammation des ganglions lymphatiques et une fatigue inhabituelle. Un à trois jours plus tard, des lésions cutanées se développent sur tout le corps. Dans l’épidémie actuelle, ces lésions touchent particulièrement les zones génitales, anales et buccales.

Les éruptions cutanées évoluent ensuite, se transformant en croûtes qui finissent par tomber et cicatriser. La personne atteinte de la maladie reste contagieuse jusqu’à la cicatrisation complète. Au total, la variole du singe dure entre 2 et 4 semaines.