Annecy: les anciens salariés d’Alpine Aluminium ont l’impression d’avoir été «roulés dans la farine»

Après une audience à huis clos, Maître Billet fait un compte-rendu aux anciens salariés d’Alpine Aluminium.
Après une audience à huis clos, Maître Billet fait un compte-rendu aux anciens salariés d’Alpine Aluminium.

«   Rétablir la justice ». Voici ce qu’attend Grégoire Hamel, ancien dirigeant de la société coopérative de production (Scop) Alpine Aluminium, de la part du tribunal de commerce d’Annecy. Car, en 2019, cette même juridiction avait mis le destin de cette usine historique, héritière des Forges de Crans, entre les mains de repreneurs qui n’ont jamais relancé l’activité industrielle depuis. « Les salariés savaient dès le départ qu’il y aurait un démantèlement de l’usine et des licenciements massifs », confie-t-il, non sans amertume.

Demeure l’impression d’avoir été « roulés dans la farine », commente Jean-Yves Briot, ancien délégué syndical CFDT, qui a fait le déplacement avenue du Parmelan, comme d’autres anciens salariés. « Aujourd’hui, on a tous perdu quelque chose. À la base, on avait voulu sauver une entreprise avec un savoir-faire et on avait tous mis de l’argent là-dedans, la plupart », rappelle-t-il. À l’époque, ils étaient même allés en Grèce pour trouver la société Cosmos – qui proposait de reprendre tout l’effectif – à laquelle les juges ont préféré l’offre de Samfi-Invest et Industry (lire par ailleurs).

« On avait une usine qui avait 250 ans d’histoire. Aujourd’hui, il n’y a plus de machines, il n’y a plus de salariés, il n’y a plus rien », lâche Grégoire Hamel. Selon lui, le jugement du tribunal sera « extrêmement important » à l’avenir « pour toutes ces usines qui passent dans les mains de gens qui sont peu recommandables », estime l’ancien dirigeant.

Au nom des anciens salariés de la Scop, Maître Thierry Billet a réclamé à l’audience le paiement de « trois ans de salaires » au titre des « dommages et intérêts ».