Un article de presse paru dans le journal Le Parisien en date du 21 avril 2020 et intitulé ‘‘Coronavirus : à la recherche d’un remède, ces médecins généralistes défient la science’’ avait retenu toute l’attention du conseil départemental de l’Ordre des médecins de Haute-Savoie et du Conseil national de l’Ordre des médecins. Au point qu’ils avaient décidé de porter plainte contre le docteur Stéphane Arminjon, praticien à Chens-sur-Léman, qui s’était exprimé en mettant en avant l’intérêt des antihistaminiques dans la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Les docteurs Sophie Gonnet et Edith Kaji, qui exercent à Bonneville, étaient elles aussi au cœur de la plainte.
Pas de mise en danger des patients
Il était reproché à ces trois médecins, plusieurs chefs d’accusation. Des accusations réfutées par les praticiens eux-mêmes, défendus par Maitre Benages, Leur avocat a tenu à souligner que, finalement, « les médecins ont obtenu gain de cause concernant deux points essentiels… puisqu’il a pu être démontré que les accusations du Conseil départemental de l’ordre et du Conseil national de l’ordre relatives à la prescription illégale de médicaments n’étaient pas fondées. Il a pu être démontré que les trois médecins n’ont pas manqué à leur devoir de respect de la personne et aux principes de moralité, de probité et de dévouement, et qu’il n’y a pas eu de mise en danger de patients ».
Un message négatif selon l’avocat des médecins
Pour le reste, alors que tous les trois praticiens encourraient jusqu’à la radiation, ils écopent au final d’un avertissement. Une sanction « faible » selon Maître Banages qui « renvoie tout de même un message négatif et préoccupant aux médecins de France. Ce message étant : ‘‘Taisez-vous ! ’’»
Par ailleurs, l’avocat s’étonne qu’une même peine soit prononcée à l’encontre des trois généralistes. En effet, seul le Dr Arminjon s’était exprimé dans la presse mais pour la chambre disciplinaire, « l’absence de démenti rendait les docteurs Kaji et Gonnet complices des propos tenus » par leur confrère. « Pour ces deux médecins, la Chambre disciplinaire est donc venue inventer de toutes pièces une ‘‘faute’’ (la communication dans la presse) qui n’existe pas », ajoute Me Banages.
Les médecins condamnés se réservent la possibilité de faire appel de la décision et le Conseil national de l’Ordre des médecins, s’il juge cette sanction trop faible, peut de son côté interjeter l’appel.