A partir du lundi 18 juillet, les docteurs Sana Samy et Véronique Salle n’accueilleront plus les patients dans leur cabinet du France, situé dans le centre-ville de Thonon, mais dans celui de la Villa Angélique, avenue des Allinges. Elles seront prochainement rejointes par le docteur Olivier Pinguet.
Mercredi 13 juillet, Christophe Arminjon, maire de Thonon, a remis officiellement les clefs des locaux refaits à neuf aux médecins. C’est en effet la Ville qui a racheté une partie de ce bâtiment, comme annoncé lors du conseil municipal de janvier dernier. « Il s’agit de quatre généralistes thononais qui devront quitter le lieu où ils sont actuellement en juin prochain, avait alors annoncé l’édile. Ils nous ont dit pouvoir amener deux autres confrères. » En fait, ils seront trois Thononais. Un quatrième médecin généraliste, venu de Nîmes, arrivera à l’automne.
Pourquoi la Ville a-t-elle acquis ces locaux ?
« L’objectif est de fixer les médecins et d’en accueillir d’autres. Beaucoup de gens n’ont pas de médecin traitant. Or la démographie est très dynamique et l’âge moyen de la population n’est pas parmi les plus bas », justifie le premier magistrat thononais. Le docteur Pinguet confirme : sur la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Haut-Chablais, dont Thonon fait partie*, 3 000 personnes ne sont pas suivies par un médecin attitré. D’ailleurs lui-même, tout comme ses deux consœurs et l’ensemble des médecins thononais voire chablaisiens, ne prend plus de nouveaux patients. « A partir de l’automne, on va pouvoir répondre aux besoins d’une partie de ces personnes qui n’ont pas de médecin », assure le docteur Pinguet.
Christophe Arminjon se félicite au passage d’un projet mené tambour battant. Seulement 6 mois se sont écoulés entre les premiers contacts avec les médecins et l’ouverture de la maison de santé.
Quels avantages pour les médecins ?
Il y en a essentiellement deux : ne pas exercer seul en cabinet et pouvoir bénéficier d’un loyer plus attractif. « Les jeunes médecins préfèrent travailler en groupe », note ainsi le Dr Salle. « Cela permet à des professionnels de santé qui arrivent dans la région de ne pas se sentir isolés », renchérit le Dr Pinguet. Côté loyer, il sera de 2 500 euros par mois, pour une surface de 343 m2.
Combien y aura-t-il de professionnels de santé à terme ?
Les locaux de l’avenue des Allinges accueillent 9 bureaux. « Il y aura 5 médecins a minima voire 6 », indique le docteur Pinguet. Des généralistes qui devraient être rejoints par des professionnels paramédicaux (kinésithérapeute, infirmier, orthophoniste…). Une condition pour que le lieu soit labellisé ‘‘maison de santé pluridisciplinaire’’ (MSP) et pouvoir ainsi recevoir des aides de l’Agence régionale de santé.
Un interne y sera aussi accueilli. « Il sera logé par la commune », souligne Christophe Arminjon qui précise qu’il s’agit d’une demande du Département pour pouvoir bénéficier de subventions.
Combien ça coûte ?
La Ville a déboursé 500 000 euros pour acquérir les locaux, auxquels s’ajoutent 120 000 euros de travaux. Elle a bénéficié d’une aide du Département de 200 000 euros.
*La CPTS du Haut-Chablais s’étend de Thonon à Saint-Gingolph en passant par le Gavot. Le Chablais compte 2 autres Communautés professionnelles : celle du Bas-Chablais et la CPTS Portes du Soleil Grand Massif (qui va jusqu’à Sixt-Fer-à-Cheval).