En menant la petite entreprise familiale d’ambulances dans les années 1990, à la société phare du Chablais et de Haute-Savoie qu’elle est aujourd’hui, Denis Birraux a bien vu le métier évoluer. L’entrepreneur aurait même eu un rôle dans cette transformation. Avant les années 2000, les ambulanciers étaient « avant tout des routiers, des transporteurs », explique-t-il. « On transportait des personnes d’un point A à un point B. Les ambulanciers ne faisaient quasiment aucune urgence. »
Une collaboration entre acteurs
Dans ces années charnières, le Département de la Haute-Savoie a réuni les acteurs majeurs du transport sanitaire : pompiers, Samu et sociétés privées d’ambulances. « On nous a demandé si on voulait faire partie de l’urgence et si on voulait se professionnaliser au niveau départemental. Ce qu’on a accepté », se remémore Denis Birraux. L’association des transports sanitaires urgents en Haute-Savoie, l’ATSU 74 a pris de l’ampleur, et acquis « une reconnaissance au niveau national ». Elle vise à « développer les compétences et améliorer l’organisation » des ambulanciers privés pour réaliser les missions urgentes. « On a travaillé 10 ans avec le patron du Samu à Annecy, le docteur Perfus, pour se professionnaliser. »
De nouvelles tâches
Le diplôme d’Etat d’ambulancier est devenu plus conséquent. « C’était un diplôme qui se passait relativement rapidement, maintenant c’est 6 mois d’école, des formations continues, des formateurs dans les entreprises », note Denis Birraux.
Avec ces nouvelles compétences, les ambulanciers réalisent les mêmes premiers gestes pour évaluer l’état d’une personne en arrivant sur une intervention, que les pompiers. « La plupart du temps il y a comme une petite guerre stupide entre les ‘rouges’ et les ‘blancs’, les pompiers et les ambulanciers. En Haute-Savoie, ce n’est pas le cas. Tout est géré au même endroit depuis la même salle, à Meythet, depuis 25 ans. Qu’on appelle le 15 ou le 18, on arrive au même endroit. »
Les différents acteurs de l’urgence travaillent donc en complémentarité. Les ambulanciers réalisent une part non négligeable d’interventions urgentes, comme aime à le rappeler Denis Birraux : « Le grand public ne le sait pas forcément mais on réalise quasiment 40 à 45 % de tous les transports urgents dans le département. Les autres sont faits par les pompiers. » Ces derniers réalisent la plupart des interventions sur la voie publique tandis que les ambulanciers interviennent beaucoup à domicile.