Gavot : les maires en attendent plus de Danone dans le financement du méthaniseur

Daniel Magnin est le premier, en 2019, à demander que Danone participe davantage à éponger le déficit du méthaniseur de Vinzier.
Daniel Magnin est le premier, en 2019, à demander que Danone participe davantage à éponger le déficit du méthaniseur de Vinzier.

Il est le premier à avoir, dès 2019, demandé que Danone participe davantage à éponger le déficit du méthaniseur de Vinzier. Daniel Magnin, maire de Maxilly, s’oppose à la reprise, par une régie intercommunale, de sa gestion : « Si un industriel perd 600 000 euros par an, nous, on va perdre 7 ou 800 000 euros. C’est à la Cachat de créer une société. Il faut qu’elle assume son bébé. C’est quand même une multinationale ! Si on est élu, c’est pour défendre l’intérêt général et l’argent public. »

De leur côté, les élus du plateau de Gavot sont aussi dubitatifs. « C’est compliqué, c’est une grosse structure et on ne maîtrise pas le processus de méthanisation, souligne Maxime Julliard, maire de Féternes. Si on reprend en régie, on va attendre d’être au pied du mur pour voir les difficultés. » « S’orienter vers une reprise en régie, c’est prématuré », abonde Bruno Gillet, maire de Saint-Paul-en-Chablais.

Quel que soit le régime juridique choisi, ces maires attendent aussi une participation plus importante de Danone et des communes de résurgence de la source. « J’ai voté contre la prise en charge du déficit du méthaniseur, assume Maxime Julliard. C’est problématique que nous (les communes du Gavot, NDLR), on ne touche rien, alors qu’on fait des efforts. On paye chacun 1/22e du déficit alors qu’il y a 4 communes qui touchent plus de 4 millions d’euros de Danone pour la vente de l’eau minérale. Pour moi le déficit doit être comblé en partie par ces communes. Il faut que Danone soit plus présent et sorte les mains des poches. Parce qu’on fait ça pour eux et pour leur image. Là, c’est l’argent public qui doit éponger du déficit pour une entreprise privée. »

« Un gouffre financier »

« C’est à eux de se donner les moyens de préserver la qualité de l’eau, confirme Bruno Gillet. Ils doivent prendre en charge son adaptation. »

« C’est un peu un gouffre financier pour la CCPEVA », déplore de son côté Marie-Pierre Girard. Comme ses collègues, la maire de Vinzier regrette les nuisances qui impactent les communes du plateau. « On subit le passage de tracteurs et de poids lourds. Les routes sont abîmées et c’est à la commune de financer les travaux sur les voies communales. »

Face à la perspective d’une reprise en régie par l’intercommunalité, les maires dénoncent aussi leur absence des discussions. « Ça me sidère qu’il n’y ait pas un seul maire du Gavot dans le comité de pilotage (chargé de conduire les négaoiations dans le cadre du litige avec Terragr’Eau, NDLR), dénonce Maxime Julliard. Si ce comité prépare la reprise, on devrait être présents. »