C’est un duel pour le moins inattendu qui se jouera sur la 1ere circonscription de la Haute-Savoie, lors du second tour des élections législatives, ce dimanche 19 juin. Véronique Riotton (Ensemble !), investie par LREM, affrontera la candidate Anne-Valérie Duval (Nupes), mandatée par La France Insoumise.
Si la députée sortante La République En Marche était plus ou moins attendue au second tour, l’une des protégées de Jean-Luc Mélenchon, a quant à elle véritablement créé la surprise en se qualifiant.
Inquiétudes face à la « fuite vers les extrêmes »
En rassemblant 36,35 % des suffrages, Véronique Riotton conserve tout de même une nette avance sur son adversaire, qui s’est hissée à la seconde place avec un score de 23,85 %. Pour la députée sortante, cette première place est le résultat de « la reconnaissance du travail ». Elle se félicite d’avoir effectué un mandat durant lequel elle a eu « à cœur d’être une députée efficace et utile ». La Parlementaire souhaite tracer la continuité de ces 5 dernières années en s’impliquant « davantage dans la démocratie inclusive et la jeunesse ».
Face aux scores de la Nouvelle union populaire écologique et sociale et au taux d’abstention, Véronique Riotton s’inquiète de « la fuite vers les extrêmes » et « de ne pas avoir assez de jeunes dans l’engagement des votes ».
De son côté, Anne-Valérie Duval se dit « évidemment fière » et « très satisfaite » de cette qualification au second tour. La candidate affiche néanmoins une certaine prudence quant au prochain scrutin. « On n’est pas dans une circonscription facile, on n’est pas sûr de ce qui va se passer », affirme-t-elle.
Percée de la Nupes à l’échelle locale
La candidate se rassure néanmoins au vu des scores. « On fait quand même mieux qu’à l’élection présidentielle. Ça veut dire que notre base d’électeurs est là, elle est solide et elle nous attend. Et on est là pour répondre à ses attentes », renchérit-elle.
À l’inverse, le score de la protégée de l’ancien député Bernard Accoyer, Aurélie Patty-Gomila (Les Républicains), a déçu dans ce bastion de droite, avec 13,07 % des voix. Le parti a d’ailleurs été devancé par le candidat du Rassemblement National Didier Jouffrey, qui se place en troisième position avec 16,21 %.
Les autres prétendants se partagent les miettes : Guillaume Jambard de Reconquête (4,48 %), le Savoisien William Girard-Desprolet (1,84 %), Anne-Sophie Bata du Parti animaliste (1,82 %). Enfin, Franck Buhler de Debout la France (0,96 %), Jacques Matteï de Lutte ouvrière (0,72 %) et Daniel Salem Chiad présenté sans étiquette politique (0,70 %), sont à moins de 1 %.
Avec 13 points d’avance, la députée sortante Véronique Riotton (LREM) a creusé l’écart sur le premier tour des élections législatives.
Quelle députée vous serez à nouveau si vous êtes élue ?
Deux choses : d’abord, la fuite vers les extrêmes m’inquiète beaucoup, et le fait de ne pas avoir assez de jeunes dans l’engagement des votes. Ma motivation de mandat, c’est de faire encore plus de la démocratie inclusive. J’ai vraiment travaillé la volonté d’un collectif de citoyens engagés, pour avoir des citoyens représentatifs de toutes les sensibilités et qui contribuent au travail concret de la députée dans sa capacité à agir.
Quelle est la priorité de votre mandat ?
Je vais poursuivre mes engagements à travers l’éducation de la jeunesse, le sport, la transition économique et écologique, tout en embarquant la jeunesse. Je veux absolument que les jeunes aient envie de venir comprendre ce que sont des législatives, d’être représenté à l’Assemblée Nationale et de contribuer à leurs projets d’avenir.
Qu’est-ce qui fait votre
différence par rapport aux autres candidats ?
La politique autrement. J’ai vraiment une campagne où je veux aller vers les gens, être à leur écoute. Un député doit représenter les gens à l’Assemblée, contribuer à la loi et contrôler l’action du gouvernement dans une dynamique territoriale et un intérêt général. Je sors du clientélisme, du conservateur qui était présent jusque-là. Les citoyens ne veulent plus de cette politique d’avant.
Anne-Valérie Duval (Nouvelle union populaire écologiste et sociale) est arrivée deuxième lors du premier tour des élections législatives.
Quelle députée vous serez si vous êtes élue ?
Je porte un programme, celui de la Nupes, et ce sont d’abord des mesures sociales. Si on a le nombre suffisant de députés à l’Assemblée Nationale, on fera le blocage des prix dès cet été. C’est une mesure très importante au vu de l’inflation et des difficultés au quotidien des Français. Et l’augmentation du Smic à 1500 euros net, parce que les conditions de vie sont de plus en plus dures. Tout travail mérite un salaire qui permette de vivre.
Quelle est la priorité de votre mandat ?
Je suis très sensible à la jeunesse, car c’est l’avenir du pays. Dans notre programme, on veut la suppression de Parcoursup. Les études doivent être accessibles. On met en place une allocation d’études de 1063 euros pour les étudiants et les élèves en Bac Pro.
Et évidemment la transition écologique, puisqu’on a que trois ans pour entamer une planification écologique.
Qu’est-ce qui fait votre différence ?
Là, je voudrais tailler des croupières aux candidats qui nous disent qu’on n’a pas de programme. Il faut quand même rappeler que la Nupes est d’accord sur 650 propositions. Ce n’est pas une union de façade ou de circonstance. C’est une union programmatique avec un chemin tracé et clair. On n’est pas là pour le casting ou faire les beaux à l’Assemblée.
Véronique Riotton (Ensemble ! - LREM) 36,35 %
Anne-Valérie Duval (Nupes) 23,85 %
Didier Jouffrey (RN) 16,25 % ; Aurélia Patty Gomila (LR) 13,07 %
Guillaume Jambard (Reconquête !) 4,48 %
William Girard-Desprolet (Sabaudia) 1,84 %
Anne-Sophie Bata (Parti Animaliste)
Franck Buhler (Debout la France) 0,96 %
Jacques Mattei (Lutte Ouvrière) 0,72 %
Daniel Salem Chiad (Divers) 0,70 %
Taux d’abstention : 51,17 %