Cette affaire d’infanticide présumé rappelle terriblement celle d’un autre drame qui avait secoué le Chablais il y a tout juste six ans.
Samedi 21 mai 2016, à son domicile de Margencel, Cédric Mahieu noie Léa, sa fille de 3 ans, alors en train de prendre son bain. Au cours du week-end, l’homme de 37 ans tente à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours, avant de prendre la fuite.
Le lundi 23, Blandine Guilloux, la maman de Léa, est alertée par l’école de Margencel de l’absence de sa fille. En instance de divorce après 11 ans de vie commune, le couple est séparé depuis près d’un an. Ils gardent Léa à tour de rôle. La police est alertée. Cédric Mahieu est introuvable mais les forces de l’ordre parviennent à joindre son frère, avec qui il partage l’appartement de Séchex. L’oncle de Léa va alors découvrir, dans sa chambre, le corps sans vie de la fillette.
Au lendemain du drame, Blandine Guilloux reçoit une lettre de son mari. Il lui avoue avoir tué Léa. « Comme je suis très heureux aujourd’hui de voir que tu vas pleurer tous les jours la mort de ta fille. Tu m’as forcé à faire ça. Je t’avais dit de ne jamais me séparer de ma fille », écrit Cédric Mahieu. Le jour du drame, ce dernier avait appris que la garde alternée de Léa lui était retirée, notamment en raison d’une consommation massive d’alcool et de stupéfiants.
Interpellé après six mois de cavale
Des recherches sont engagées pour tenter de retrouver le fugitif. Un appel à témoins d’ampleur national est lancé. Le 25 mai, la voiture de Cédric Mahieu est retrouvée sur un parking, à Douvaine.
L’homme finit par être interpellé à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) le 28 novembre, après plus de six mois de cavale. Il est arrêté sur son lieu de travail, un restaurant dans lequel il était embauché, au noir, sous une fausse identité. Mis en examen pour assassinat puis homicide volontaire (la préméditation n’ayant pas été retenue), il est incarcéré.
Décédé en 2021
Le procès de Cédric Mahieu se tiendra du 20 au 24 mai 2019, trois ans jour pour jour après le drame, devant la cour d’assises de la Haute-Savoie. Il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté de 20 ans.
Le quadragénaire est décédé en juillet 2021. Originaire du nord de la France, il purgeait sa peine à la prison de Bapaume (Pas-de-Calais). Selon nos informations, il ne s’agirait pas d’un suicide.