Pour éviter la catastrophe climatique : les préconisations urgentes du Giec

Les préconisations du Giec pour éviter la catastrophe climatique. Il y a urgence !
Les préconisations du Giec pour éviter la catastrophe climatique. Il y a urgence ! - Photo d’illustration Pixabay

Un 3e rapport qui ne laisse aucune échappatoire

Et peu d’espoir…

Et pourtant ce troisième volet du travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), réuni par l’ONU, qui termine l’étude et les conclusions de leur vue d’ensemble de la science du climat (rapport 1 en août 2021sur les causes du réchauffement climatique ; rapport 2 en février 2022 sur les effets du changement climatique sur le monde et notre capacité à nous adapter), laisse entendre des solutions à très court terme. Avec application immédiate. En d’autres termes à l’horizon 2050.

C’est dire l’état d’urgence pour tenter d’atténuer le changement climatique déjà sur la voie de l’emballement.

Pour résumer la teneur de ce rapport final : œuvrer à la transformation des modes de production et de consommation à tous les étages des sociétés humaines et à travers toute la planète. Agriculture, industrie, transport, bâtiment… tout doit être reconsidéré et modifié en profondeur.

Si l’objectif de ne pas dépasser une hausse de la température de + 1,5ºC, il est peut-être encore temps d’éviter d’atteindre les préconisations émises actuellement d’une hausse de + 3,5ºC d’ici la fin du XXIe siècle. Sachant que la planète s’est d’ores et déjà réchauffée de 1,1ºC depuis le XIXe siècle.

Pour espérer + 2ºC de réchauffement, il faudrait que la planète entière fonctionne comme elle l’a fait en 2020 avec la pandémie qui a mis toute l’activité au ralenti.

Les propositions dans le rapport du Giec

« Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd’hui peuvent assurer un avenir vivable », lance le patron du Giec, Hoesung Lee. Expliquant que ce rapport d’avril donne les clés de cet avenir durable.

Fin des énergies fossiles

D’ici 2050, l’utilisation du charbon devra cesser (arriver à la neutralité carbone), celle des énergies fossiles : gaz et pétrole devra diminuer de 60 % pour le pétrole et 70 % pour le gaz.

Le tout électrique

« La quasi-totalité de la production mondiale d’électricité » devra « provenir de sources zéro ou bas-carbone ».

Le parc automobile, de tous les véhicules, devra passer au tout électrique. A condition d’une électricité décarbonnée ou bas carbonne.

Réduction drastique de la déforestation

La limitation des gaz à effet de serre est primordiale pour parvenir au ralentissement du réchauffement. La course à la déforestation entretenue dans de nombreux pays doit être sérieusement limitée.

D’ici 2050, la rénovation des logements, doit amener les bâtiments et autres constructions à la neutralité.

Financer les énergies renouvelables

Le rapport du Giec explique que désormais le coût d’entretien et de maintien des systèmes de production d’énergie actuels, très polluants, est plus élevé que l’installation et l’utilisation de sources d’énergies propres : solaire, éolien, batteries électriques, etc.

« Pour faire face à l’ampleur de ce défi, il faudrait que les flux de financement climatique soient multipliés par quatre à huit d’ici à 2030 », a souligné lundi Madeleine Diouf Sarr, au nom du groupe des Pays les moins avancés.

Un effort individuel et collectif

Pour diminuer la production de CO2, au niveau individuel et collectif, il faut de plus en plus éviter : les emballages, les déplacements pour le travail, les vols en avion, l’utilisation de la voiture. Pour changer le Giec parle de : marcher ou se déplacer à vélo, de transports en commun, de régime végétarien ou végan.

« Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel (de réduction) inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, un des coprésidents du groupe de travail.

« Pour ne pas aller droit vers cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, dans seulement trois ans, et diminuent de près de la moitié d’ici 2030 par rapport à 2019, selon le Giec », relatent nos collègues de La Voix du Nord.

Des disparités constatées face au réchauffement climatique

Inégalités entre les pays, mais aussi entre les populations, les classes les plus riches et les plus pauvres. Les remarques du Giec sur ces questions sont alimentées de chiffres très éloquents : mondialement les 10 % les plus riches sont responsables d’entre un tiers et près de la moitié de toutes les émissions de gaz à effet de serre. Les 50 % les plus pauvres contribuent à environ 15 % des émissions.