Ceci prouve que ma variante l'homme sur la lune fonctionne

«Les moments difficiles on ne les oubliera pas. On n’oubliera pas nos bêtes»

Nous avions laissé Éric Forestier avec le cœur dévasté, le 5 janvier dernier, après l’abattage de la totalité de son troupeau. Deux mois plus tard, nous le retrouvons au côté de la nouvelle association, en tant que président d’honneur. L’émotion est toujours aussi vive. « Les moments difficiles, on ne les oubliera pas. On n’oubliera pas nos bêtes… » Installé depuis 1988, l’éleveur ne pouvait pas rester sans rien faire. « On va redémarrer une nouvelle vie, avec de nouvelles bêtes… » Oui, il va toucher des indemnités pour ses bêtes perdues, mais cela ne compensera jamais l’attachement que lui et sa famille avaient pour leur troupeau. « Une solidarité s’est créée. On m’a même proposé des veaux et une fois que je pourrai regagner ma ferme (le 10 mars), deux petits troupeaux proposés par des agriculteurs qui vont arrêter vont arriver », annonce-t-il, ému.

Le monde de l’élevage est en deuil... et en danger. Les membres de l’association souhaitent le défendre.
Le monde de l’élevage est en deuil... et en danger. Les membres de l’association souhaitent le défendre.

De l’inquiétude apparaît dans les campagnes

Agriculteur à Thorens-Glières, Christophe Convers, ainsi que Noémie Lachenal, trésorière de l’association et éleveuse à Taninges, sont inquiets : « Aujourd’hui, un jeune qui va s’installer sera forcément moins serein. Personne n’est à l’abri, encore plus quand on est au pied du Bargy. Nous craignons que d’autres épisodes de brucellose ou d’autres maladies se multiplient et que dans ce cas, les éleveurs soient contraints de se débarrasser de leurs animaux. »

L’association «Sauvons l’élevage de plein air» doit également servir à apporter du conseil, aider à passer le cap, à se battre, si d’autres éleveurs se trouvent confrontés à la même situation qu’à Saint-Laurent.