Sainte-Hélène-sur-Isère: Daniel Tavel convoitera un second mandat

Daniel Tavel repart avec 80% de sa majorité, «
Les nouveaux, explique-t-il, sont des jeunes
».
Daniel Tavel repart avec 80% de sa majorité, « Les nouveaux, explique-t-il, sont des jeunes ».

Daniel Tavel, votre décision intervient tardivement, vous avez hésité à être candidat ?

La mairie représente un engagement fort et je voulais bien réfléchir avant de repartir pour une mission qui demande un engagement de tous les jours. J’ai la chance d’avoir une épouse pour m’épauler dans la vie et des élus qui ont manifesté leur désir de me voir continuer. Ce soutien associé à mon amour inconditionnel pour les gens a nourri ma décision.

En quelques mots, êtes-vous satisfaits de votre bilan ?

Nous avons été au-delà de ce que l’on désirait entreprendre. Nous avons investi plus de 7 millions d’euros pour un endettement qui a diminué par rapport à 2014 quand je suis arrivé à la mairie. L’école a constitué le plus conséquent des dossiers et je pense pouvoir dire que c’est une belle réussite : nous avons changé la vie des gens avec la création d’une cantine et l’ouverture d’une classe Ulis. En 2014, on fermait des classes, aujourd’hui, on en a ouvert 2.

Aucun regret ?

Non, j’ai essayé de faire de mon mieux pour amener la commune là où nous espérions la conduire. Cela ne veut pas dire que je ne me suis pas trompé ni que ça a toujours été simple : il a parfois fallu prendre des décisions difficiles, mais un élu doit se plier aux injonctions de l’État.

Il est courant de dire que c’est plus facile de réussir pour Sainte-Hélène, c’est une commune riche !?

C’est très réducteur, quand je suis arrivé en 2008, il n’y avait pas plus d’argent que ça et en 2013, la Taxe professionnelle a disparu. Nous ne disposons pas d’une machine à fabriquer les billets et les impôts n’ont pas augmenté. La recette d’un budget qui demeure excédentaire, c’est de se battre pour monter des dossiers, obtenir des subventions, de se battre pour installer des entreprises, 7 ou 8 depuis 2014. Tout cela dans un contexte de constante augmentation des prix. Alors pour ne pas impacter le budget de fonctionnement, nous faisons nous-mêmes, nous évitons de solliciter des bureaux d’étude, de recruter des grosses sociétés : pour la rénovation du centre-village, les employés ont effectué un travail formidable !

Vos projets pour le mandat à venir ?

Notre axe de travail s’articule autour de trois thématiques : économie, développement durable et social. Je reçois beaucoup de jeunes artisans qui n’ont pas les moyens de construire leur propre bâtiment. Pour les aider à lancer leur activité, nous songeons à créer un site au sein duquel ils bénéficient de box ; en termes d’environnement, deux projets nous motivent particulièrement : le développement du photovoltaïque et la mise en place de serres solaires permettant le maraîchage, la préservation des sols et les circuits courts. Après une cantine, nous aimerions créer un centre social, il n’en existe aucun rive gauche. Nous nous concentrerons aussi sur d’autres projets comme la réfection de la salle des fêtes, très gourmande en énergie.

Les Gilets jaunes

Dans le milieu politique local, le silence des élus, de droite comme de gauche, fut assourdissant à l’égard des GJ. Un seul élu s’est réellement engagé, non pas pour porter leur voix, mais pour leur permettre de le faire : Daniel Tavel « Et j’ai subi des pressions énormes, tant de l’État que de la société Aréa, lâche-t-il… Mais je n’ai aucun regret. Quand les gens travaillent, il est anormal qu’ils le fassent juste pour survivre. Quand on voit la précarité des uns et l’opulence des autres, c’est difficile de cautionner. Notre système crée trop de malheureux et il était important de répondre aux revendications des Gilets jaunes autrement qu’en distribuant des coups de matraque. Le dialogue instauré à Sainte-Hélène avec eux a permis d’instaurer un climat de confiance et de pouvoir se dire les choses, y compris en cas de désaccord ».

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