Un enfant exclu de la cantine parce qu’il ne mange pas de viande

La mairie de Pont-de-Chéruy a renvoyé Kamil de la cantine car l’enfant ne mangeait pas de viande.
La mairie de Pont-de-Chéruy a renvoyé Kamil de la cantine car l’enfant ne mangeait pas de viande. - Photo d’illustration

Kamil est un petit garçon de 8 ans scolarisé dans la commune de Pont-de-Chéruy (Isère) près de Lyon. Mercredi 4 décembre, sa maman a posté sur les réseaux sociaux la lettre, signée du maire de la commune, Alain Tuduri, qui annonce l’exclusion de l’enfant de la cantine à partir de la rentrée de janvier 2020. La raison de cette exclusion ? Le petit garçon ne mange pas de viande, ce qui est contraire au règlement du restaurant scolaire, rapporte France 3.

Les parents de Kamil sont d’autant plus choqués que la lettre leur est parvenue par l’entremise d’un policier municipal, rapporte LCI. « Kamil n’a que 8 ans, il a vu un policier arriver à la maison et on a dû lui dire qu’il ne pouvait plus aller à la cantine. », témoigne sa maman.

Mohamed Djerbi, avocat et président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) de Grenoble a été sollicité par les parents de l’enfant. Il assure à LCI que « les motivations de l’exclusion ne reposent sur aucun fondement légal, assure-t-il auprès de LCI. De mémoire de juriste, c’est une grande première. La restauration scolaire est un service et ce cas d’exclusion est tout simplement illégal. » Devant ce renvoi « ahurissant », il compte mettre en demeure Alain Tuduri pour que Kamil puisse retourner à la cantine. Il demande également des excuses publiques car l’enfant ne s’est jamais plaint : il ne mange pas de viande mais ne réclame rien d’autre.

Suivre le règlement

De son côté, le maire explique qu’il est dans l’obligation de suivre le règlement. Pour lui, les menus de la cantine étant connus trois semaines à l’avance, avec des repas sans viande deux fois par semaine, les parents peuvent retirer leur enfant s’ils le souhaitent. Il indique suivre les consignes du médecin de la PMI (protection maternelle infantile) qui exigent que les enfants doivent manger de tout pour avoir un régime équilibré. Dans sa lettre, il estime que l’enfant contrevient aux valeurs de la cantine : « La découverte du goût, l’approche de nouvelles saveurs […], le lien social et de convivialité. »

Si le maire reste sur ses positions, la famille a annoncé qu’elle entamera une procédure en référé devant la juridiction administrative.