Gex : violences conjugales pour la Saint-Valentin

Le conjoint a été condamné à six mois avec interdiction de reprendre contact avec son épouse.
Le conjoint a été condamné à six mois avec interdiction de reprendre contact avec son épouse.

C’était le 13 février à Gex. Il lui a offert une plante pour la Saint-Valentin, mais l’intention n’a pas eu l’heur d’apaiser les tensions qui électrisent ce couple depuis plusieurs mois.

Une énième dispute

« Il était calme, mais c’était de l’hypocrisie », a prétendu aux enquêteurs, une femme qui a porté plainte pour coups et blessures. Ce soir-là, leur relation a dégénéré pour la énième fois depuis leur mariage en juin 2019. Une nouvelle dispute cette fois pour des remarques acerbes sur la famille du mari. Des paroles on en vient aux mains. L’homme fait valdinguer un bol rempli de bonbons et commence à asséner des coups au visage de sa femme qui tombe par terre.

En pleurs, elle a tout juste le temps de prévenir une connaissance du voisinage pour appeler à l’aide, celle-ci avise les gendarmes.

Les gendarmes aperçoivent la femme, blessée

Quand ils arrivent à l’appartement de rue Marius-Cadoz vers 20 heures, l’homme entrouvre la porte et hésite à les faire entrer. «  Oui, on s’est disputé, tout va bien maintenant.  » Mais les gendarmes aperçoivent dans l’entrebâillement une femme apeurée et atteinte de plusieurs ecchymoses au visage. « Elle avait tous les stigmates d’une femme qui a pleuré et a été frappée  » ont-ils écrit dans leur rapport. De fait, quinze jours d’ITT lui seront prescrits dans la nuit par un médecin.

A la barre du tribunal, le prévenu âgé de 35 ans ne reconnaît qu’une seule gifle. Il parle des difficultés rencontrées depuis plusieurs mois par son couple et évoque des violences réciproques. «  Elle voulait que je l’emmène aux Maldives, mais je suis actuellement sans emploi et je n’en ai pas les moyens.  » Sa femme vient de Bruxelles. Elle n’a pas de famille en Pays de Gex et lui reproche de vivre dans un trou à rats. Il dit lui avoir payé des soins esthétiques comme des piqûres de botox.

Le confinement n’a pas contribué à l’apaisement

Le prévenu évoque aussi les incidences du confinement et du couvre-feu sur le couple : «  Enfermés à la maison à cause de la COVID, ça nous a pas aidés à nous retrouver… »

La victime parle des variations de caractère de son conjoint qui la ramène toujours aux seules tâches ménagères «  Comme si je n’étais bonne qu’à faire à manger.  » Elle évoque des violences qui reviennent régulièrement deux à trois fois par mois et dit avoir déjà appelé les gendarmes.

Au nom du Parquet, Florence Guth allait requérir une peine de prison de dix mois avec un sursis probatoire de deux ans.

Le prévenu a finalement été condamné à six mois avec interdiction d’entrer en contact avec la victime. Le dépôt de plainte de celle-ci a été jugé recevable, le préjudice sera fixé ultérieurement en audience sur intérêts civils.