Bonvillard : ce qu’il faut savoir sur le crash d’hélicoptère qui a coûté la vie à 5 personnes

Le préfet de Savoie lors de la conférence de presse à la SAF à 23h30 mardi 8 décembre 2020.
Le préfet de Savoie lors de la conférence de presse à la SAF à 23h30 mardi 8 décembre 2020.

Le crash d’hélicoptère qui s’est produit mardi 8 décembre 2020 sur la commune de Bonvillard à 1.800 mètres d’altitude, près d’Albertville, se solde par un bilan dramatique de 5 morts : un instructeur, 2 techniciens treuillistes, tous 3 de la SAF, le commandant de l’unité de la CRS Alpes, Amaury Lagroy de Croutte (âgé de 45 ans) et un de ses camarades CRS de 39 ans.

Ces derniers ont été retrouvés à l’intérieur de l’appareil. Seul le pilote qui avait pu s’éjecter, était encore vivant quand les secours sont arrivés sur le lieu de l’accident à 21h15. Il était en urgence absolu et a été évacué dans des conditions particulièrement difficiles porté par les militaires du PGHM, les hélicoptères n’ayant pas accès au site à cause du brouillard. Hospitalisé à Grenoble, il état hors de danger mercredi 9 décembre à la mi-journée.

« Ils étaient là pour sauver des vies et ils ont perdu la leur. Toute la nation est avec eux car ils sont morts pour une noble cause », a confié le préfet de Savoie, Pascal Bolot lors de la conférence de presse qu’il a tenu à la SAF à Tournon à 23h30. Emmanuel Macron a tweeté dans la foulée « Pour sauver des vies, ils prennent tous les risques. Ce soir en Savoie, 3 membres du Secours aérien français et 2 CRS Alpes ont succombé à un crash d’hélicoptère. Une personne, blessée, se bat pour vivre. Soutien de la Nation aux familles, amis et collègues de ces héros français ».

Le premier ministre, Jean Castex, ainsi que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez et le président du département de la Savoie, Hervé Gaymard, ont également exprimé leurs condoléances. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmamin se rendra sur place jeudi 10 décembre.

Des conditions météos exécrables

D’une voix grave et émue, le représentant de l’Etat a déroulé les événements de la soirée : « L’alerte a été donnée à 19h10 par le pilote de l’hélicoptère qui est parvenu à s’éjecter. Aussitôt, l’ensemble de la chaîne des secours s’est mobilisée. Trois hélicoptères ont sondé la montagne, soutenus par des moyens terrestre compte-tenu du brouillard qui rendait périlleuse toute recherche. Grâce au contact maintenu à plusieurs reprises avec le pilote, les secours ont pu arriver sur place à 21h15. Ils l’ont trouvé grièvement blessé, à proximité de la carcasse de l’hélicoptère avec les 5 autres personnes à bord, toutes décédées (trois personnels de la Saf :un instructeur pilote, un treuilliste et un instructeur treuilliste, deux secouristes de la CRS Alpes dont son commandant Amaury Lagroy de Croutte, 45 ans). Une intervention rendue difficile par la météo, mais aussi par la configuration du terrain, une zone de crête escarpée du massif du Grand Arc, tapissée de 40 centimètres de neige. Le pilote, en état d’urgence absolue, a été médicalisé sur place et évacué par la colonne terrestre vers le centre hospitalier de Grenoble. Elle a dû affronter 700 mètres de dénivelés à travers les bois et la neige ».

Une évacuation compliquée

Interrogé sur les circonstances du drame, le colonel Chantereau, commandant du groupement de la gendarmerie de la Savoie a indiqué qu’une enquête était en cours et que la scène du crash était gelée : « Ce que l’on peut dire, c’est que le pilote était confirmé et qu’il connaissait bien l’endroit » « Quant à la météo, ajoute Patrice Ribes, commandant du PGHM Savoie, on sait qu’elle était exécrable au moment de l’intervention, on l’ignore au moment du crash. »

Une cellule médico-psychologique a été mise en place à l’hôpital d’Albertville.