La colère gronde, rue de l’Abreuvoir. Dans ce petit quartier en épuisette, la circulation devient de plus en plus difficile. La raison principale ? Deux priorités à droite qui ne sont pas respectées. Elles sont pourtant le seul moyen de sortir de la résidence et d’avoir accès à la route principale. Chez un des habitants, une dizaine de voisins se sont regroupés pour témoigner. « Ça va mal finir cette histoire ! », lance l’un d’entre eux. « Les gens ne voient pas le carrefour et ne s’arrêtent pas. Quand ils nous voient, c’est trop tard. La semaine dernière, j’ai manqué d’avoir un accident. » La rue de Chez Moachon, qui longe le quartier, est très empruntée par les frontaliers, « pour éviter les bouchons sur les grands axes et le feu de Bons-en-Chablais. » Une circulation qui se densifie, en même temps que les excès de vitesse, de plus en plus fréquents. « Les automobilistes devraient rouler à 30 en traversant les habitations. Mais le panneau ne se voit pas bien », indiquent-ils. Ici, la peur et la colère se mêlent à l’impatience d’obtenir des solutions.
Une municipalité jusque-là silencieuse
Pour enrayer la situation, une trentaine d’habitants ont signé une pétition et l’ont envoyé à la municipalité cet été. Mais pendant plusieurs mois, leurs multiples tentatives de communication ont échoué. « On a demandé plusieurs rendez-vous. On a jamais reçu de réponse. Une concertation, ce serait la moindre des choses. »
Jusqu’à la semaine dernière, où la municipalité a décidé d’agir en installant un panneau, qui indique une des deux priorités à droite. Une initiative d’abord saluée par les habitants, mais qui ne les a pas pour autant calmés. « Un panneau, c’est un gros progrès. Mais il faudrait faire plus, comme un marquage au sol ! On n’est toujours pas entendu par la mairie. »
Contacté par la rédaction, l’adjoint au maire en charge de la voirie, Daniel Ducret, a décidé de sortir du silence. Il a assuré avoir bien conscience du problème. « Je n’ai pas répondu mais j’ai pris acte et j’ai fait, se défend-il. On essaie de faire au mieux, mais les incivilités sur la route sont le plus gros problème de nos différents hameaux. » Dans le même temps, il a finalement appelé l’un des habitants du quartier pour lui assurer qu’il ferait « le nécessaire » et que des marquages au sol seraient mis en place à la mi-novembre.